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Chroniques

Culture jazz Pile de disques de février 2016 en 48 volumes   par Thierry Giard

 

       "  Ses études de musicologie à la Sorbonne sous la direction de Laurent Cugny l'on amené naturellement à l'arrangement pour grande formation. Une entreprise courageuse, ce n'est pas rien de voir grand ! "

 

La Gazette Bleue d'Action Jazz, n°14 janvier 2016, p. 24-25 par Philippe Desmond

 

       " C'est le premier album du pianiste Eric Ballet ... "

     "  ... Et donc pour que Three Views n'ait plus de secret pour vous, il  vous reste à l'écouter et à l'acheter !  Un très bel album avec un livret très complet en plus. "

 

 

 

Laurent Cugny, juillet 2015

     

     " Three Views, Trois vues. Trois vues d’un musicien et trois vues sur un musicien : le compositeur, l’arrangeur et l’instrumentiste. Si l’on commence par ce dernier, on sait tout de suite à quoi s’en tenir. Bien que parcimonieux – il laisse beaucoup d’espace aux partenaires – c’est bien d’excellence qu’il s’agit, aussi bien en matière d’accompagnement que de solo (écoutez ceux de « Caravan » et sa main gauche se faisant attendre, qui n’est pas sans rappeler Lennie Tristano, « Thirty » et « Little Margaux » en trio ; l’introduction de « Lachenal » aussi). Les parentés sont reconnues : Bill Evans et Herbie Hancock bien sûr, mais aussi la tradition du piano aussi loin qu’elle remonte dans le jazz. On apprécie particulièrement l’économie des moyens. Les notes sont délivrées, non seulement dans le bon ordre, mais chaque fois dans la quantité nécessaire et rien de plus (mais le débit sait aussi se libérer quand il le faut – le solo de « Coudepied »). Et, de surcroît, avec le bon son, le beau son : jugez-en par l’exposition du thème de « Little Margaux » (qui est-elle ? Peut-être une petite fille, qui a bien de la chance de recevoir un tel cadeau).

     En matière d’arrangement, trois vues de nouveau, sous la forme de trois formats. Le savoir-faire est là tout entier. Les réharmonisations des trois standards attestent de cette science joyeuse. Les voicings aussi divers que colorés nous rassurent aussi sur ce plan-là : tout ici est voulu et maîtrisé, aussi bien dans le format traditionnel du big band, dans le quatuor de cordes que dans l’ensemble de vents sans rythmique d’« Indifférence ». Bref, tout le confort moderne, y compris dans l’usage des rythmes complexes devenus aujourd’hui monnaie courante (les 7/4 de « Caravan » et de l’interlude de « Toblerone », le 14/4 alternant avec le 10/4 de l’introduction de « Coudepied »).

     Le compositeur aussi a écouté les anciens mais a trouvé sa voie parmi toutes les influences bienfaitrices. Avec une affection particulière, très musique française, pour le trois temps qui n’est pas seulement celui de la valse. La biguine aussi, bien sûr.

     Reste à évoquer les musiciens qui entourent le leader. La paire rythmique basse - batterie est aussi à l’aise dans les trois formats. En trio, elle sait se mettre au diapason de l’économie des moyens du pianiste. Les solistes invités : on connaissait déjà Xavier Richardeau. On connaît moins les noms de Sébastien Farge (qui joue « Indifférence » de Tony Murena juste comme on aime) et Pascal Martinez. Tous trois s’acquittent parfaitement de leur tâche, apportant leur touche personnelle à l’ensemble en en respectant l’esprit. On reconnaît aussi quelques noms dans le grand ensemble, associés à la fine fleur du jeune jazz français. Le tout respire le souci du travail bien fait, l’élégance et la modestie.

    Ces vues-là en appellent d’autres. On l’espère en tout cas. "

 

 

 

 

Jean-Michel Bardez, janvier 2015

 

      " Le Jazz suppose une qualité particulière d’écoute à la fois dégagée et extrêmement attentive au moindre « détail ». Toute forme de Jazz n’est-elle pas « free », en ce sens qu’elle procure tout à la fois une sensation de structuration et de liberté, de mobilité, de sensualité ? L’improvisé est à la confluence entre des ordres multiples, qu’il reconsidère sans cesse. Il induit une densité complexe, une présence qui signe une identité, un « timbre » unique ainsi qu’un désir d’être dans le cours d’une sympathie de chaque instant avec les autres…

      Se projeter sur la scène d’un personnage thématique, jusqu’au risque de le perdre aux détours d’un labyrinthe de variations, est une attitude que l’on pourrait qualifier de baroque. Little Margaux commence d’ailleurs par une introduction fuguée, « sujet » par excellence de transformations. Astor Piazzola a également fait appel à des fugues pour initier des tangos, provoquant ainsi, entre autres, une accumulation progressive d’énergie. Toblerone, de même s’engage dans un lacis contrapuntique.

     L’ensemble de ces pièces prouve à nouveau combien le Jazz est susceptible d’intégrations, d’hybridations multiples, phénomène auquel Eric Ballet contribue de manière subtile avec ces enregistrements. "

 

 

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